« Qu’est-ce qu’il a donc, notre Delta, pour attirer autant de fous ? » Une jungle bouillonnant de vie en pleine Europe centrale, un monde sauvage, primitif, dangereux et spectaculaire bouillonnant de mort, les destinées d’un village de pêcheurs, mi-cosaques mi-roumains, oppressés par une nature agressive et par le communisme absurde des années Ceausescu, fait de pauvreté, de corruption, d’arbitraire et de lutte pour la survie : voilà ce qui attire les « fous », qu’ils soient de passage ou installés à demeure, dans ce roman étrange et envoûtant sur le delta du Danube, où « l’amitié commence en juin et finit en septembre ».
Une véritable symphonie littéraire, chargée de bruits et de silences, d’énergie explosive et de mélancolique solitude. Qui se joue loin de chez nous (c’est le bout du monde), mais aussi près de chez nous et en nous (c’est un monde à notre porte).
L’auteur nous entraîne dans cet univers méconnu, ce « désert plein d’eau », avec un ouvrage au style baroque, à la mesure de la démesure qui y est dépeinte, violent, tourbillonnant, à donner le vertige.