Avec L’Amour en Crimée, Sławomir Mrożek prouve qu’il est encore possible d’écrire une épopée théâtrale moderne.
La pièce retrace l’histoire de la Russie au XXe siècle, en trois étapes qui correspondent respectivement aux trois actes : l’époque des tsars (1910), la période stalinienne (1928) et l’après-communisme (1990).
Ici, pourtant, aucune lourdeur historique, pas de rigidité démonstrative ni de manichéisme idéologique. Nous sommes plongés dans des situations tragi-comiques et des drames personnels complexes, par le biais de relations amoureuses touchantes et violentes, qui se font et se défont.
Ce vaste panorama de l’histoire russe sert également de catalyseur à notre propre histoire occidentale, souvent satisfaite d’elle-même mais de plus en plus guettée par le désarroi.
Dans L’Amour en Crimée, il y a un peu de Tchekhov, un peu de Shakespeare, mais aussi et surtout beaucoup de Mrożek.