Il n’y a tout simplement aucune limite aux péchés que l’homme est prêt à commettre pour un bon repas. À Shanghai, par exemple, la soupe dont se délectent les jeunes mariés est à base d’ailerons de requin taillés à même l’animal vivant… Mais moi, à Paris, je ne vais pas me sentir coupable de commander un loup grillé dans un restaurant, tout de même ? Vous dites qu’il pourrait bien être l’un des derniers de son espèce ? Je voulais juste éviter les produits chimiques dont sont bourrés les crevettes et le saumon d’élevage…
Taras Grescoe nous entraîne dans un périple sur les mers du monde, de port en port, sautant d’une barque sur un navire-usine, d’un hydravion sur un chalut. Une année durant, fourchette à la main et micro en poche, il remonte de bas en haut la chaîne alimentaire, goûtant aussi bien le concombre de mer que la bouillabaisse ou le thon le plus rare, et ce dans un seul but : savoir si oui ou non il peut continuer à déguster ces mets délicats la conscience tranquille.
Une enquête intelligente et lucide, non dénuée d’humour, sur le pillage et l’empoisonnement des ressources marines. De New York à Marseille, de Lisbonne à Tokyo, l’auteur relève l’influence directe de nos choix alimentaires sur la dégradation de l’environnement. Mais il ne se contente pas de lancer des accusations : il pose les bases d’une attitude responsable pour gourmands et gourmets.
Mercure, antibiotiques, surpêche, espèces menacées : pour aider chacun à s’y retrouver, une liste en fin de volume regroupe les poissons et fruits de mer en trois catégories : « Non, jamais », « Parfois, ça dépend » et « Oui, sans hésitation ».