L’histoire plus que millénaire de la Hongrie se caractérise par de multiples victoires, des défaites encore plus fréquentes, des conquêtes et des occupations. La rébellion y côtoie la soumission, les guerres de libération succèdent aux partitions.
Selon l’auteur, ses compatriotes seraient « le peuple le plus seul d’Europe ».
Malgré les vicissitudes nombreuses, les partages successifs, les Hongrois ont réussi à conserver leur identité. Ils ont subi l’occupation turque pendant un siècle et demi, été gouvernés par les Habsbourg dans le cadre de l’Empire austro-hongrois pendant quatre cents ans. Le traité de Trianon du 4 juin 1920, souvent qualifié en Hongrie de diktat, sanctionne la participation de la Hongrie à la Première Guerre mondiale du côté des perdants. Cet accord représente pour les Hongrois une véritable humiliation. Il signifie l’amputation de la nation hongroise et la fin du royaume millénaire d’Étienne. Ainsi, le territoire national passe de 232'000 à 83'000 km2. Les dépouilles sont partagées entre les trois États voisins : la Roumanie, la Tchécoslovaquie, et le nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes.