Gombrowicz débarqua à Buenos Aires le 22 août 1939 et n’en repartit qu’en avril 1963. Pourquoi ? Sa vie, telle qu’il la raconte dans son Journal, ne peut-elle suggérer un autre commentaire ?
Pour répondre à ces questions, Rita Gombrowicz a mené l’enquête sur place, interrogeant les Polonais de la première et deuxième immigration, les membres (souvent dédaigneux !) de l’intelligentsia, les collègues de Witold au Banco Polaco, les femmes du monde à qui il donnait des leçons de philosophie, ses jeunes amis enfin, qu’il a marqués à jamais de son empreinte, à la manière d’un Socrate, lui qui n’était pas non plus sans ressemblance avec Diogène.
En sorte que ce livre, qui est le décryptage d’un exil de vingt-quatre ans considéré par Gombrowicz comme la liberté de devenir Gombrowicz (au prix d’une incroyable pauvreté), constitue l’indispensable ouverture à la lecture d’une œuvre dont on reconnaît désormais qu’elle est la plus novatrice de notre temps.