Dans ce récit, Giles Milton aborde un chapitre méconnu des relations entre l’Europe et l’Afrique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles : l’aventure cruelle de dizaines de milliers d’Anglais, de Français, d’Espagnols… capturés en mer par les corsaires de Barbarie, et vendus comme esclaves sur les grands marchés d’Alger, de Tunis ou de Salé au Maroc.
Thomas Pellow quitte à onze ans sa Cornouailles natale pour embarquer en qualité de mousse sur le bateau de son oncle qui va commercer en Méditerranée. Une odyssée extraordinaire l’attend. Le bateau est arraisonné ; le jeune Thomas, captif des bandits, est vendu au terrible sultan Moulay Ismaïl et rejoint les milliers d’esclaves que celui-ci emploie à la construction d’un palais gigantesque, dans des conditions épouvantables. Comme beaucoup, sous la torture, il se convertit à l’islam. Grâce à son ingéniosité et à sa vivacité d’esprit, il parvient à attirer l’attention puis l’estime du sultan qui lui confiera la garde de son harem et même des missions militaires. Vingt-trois longues années plus tard, il parvient enfin à s’évader, et sera l’un des rares survivants à pouvoir raconter son histoire. Outre le récit autobiographique de Pellow, Milton a utilisé des lettres, journaux et documents d’époque, et reconstitue avec un œil clinique d’historien les épisodes troublants de ce commerce singulier, où se mêlent horreurs et malentendus et qui ne prendra fin qu’en 1816.