« Vêtu d’une canadienne légère déboutonnée, sans chapeau, il est passé devant le kiosque de la réception et d’un pas étrangement lent, comme s’il glissait sur des patins à glace, il a poursuivi son bonhomme de chemin vers la salle du Café Français. »
Sous une forme originale, Godot et son ombre est un récit autobiographique émaillé d’analyses de l’œuvre de Beckett et de réflexions sur la culture occidentale vue depuis l’autre côté du rideau de fer. C’est aussi un texte sur la magie de la littérature et la fascination que Samuel Beckett inspire à l’auteur. On y trouve une foule d’anecdotes et des descriptions de rencontres avec les acteurs et metteurs en scène fétiches du grand écrivain. Pour Antoni Libera, l’œuvre de ce « maître de tristesse et de solitude » comporte une dimension prophétique, qui a le pouvoir de transformer l’individu.
Le récit culmine à la fin de 1977. Libera revient en France après un séjour aux États-Unis et, suite à une série de rebondissements inattendus, il rencontre enfin Samuel Beckett à Paris. Cet échange avec l’écrivain qui incarne sa vision de l’artiste idéal va déterminer le reste de sa vie. En effet, Antoni Libera se consacre depuis lors à faire connaître l’œuvre de Beckett à l’est de l’Europe.