Préface de Nicolas Werth
Avec la contribution de Iryna Dmytrychyn
« Mais si cette lettre tombe entre vos mains, vous les gardiens du “pays de la Liberté”, soyez maudits, bourreaux de la Russie détruite, destructeurs de familles, assassins d’enfants ; tôt ou tard la vérité éclatera au grand jour. »
Au début des années 1930, le gouvernement fasciste italien met en poste plusieurs diplomates en URSS. Attentifs aux manifestations de la politique stalinienne autant qu’à la vie quotidienne de la population désespérée, ils font état, dans des rapports réguliers, des événements terribles de la collectivisation forcée et de la famine, appelée Holodomor, qui coûtèrent la vie à des millions de personnes. Ces documents exceptionnels, écrits sur le ton d’une chronique depuis Moscou, Kharkov ou Batoum, évoquent entre les lignes les sacrifices de la population, mais aussi les événements marquants de la grande Histoire. Ils nous permettent aujourd’hui de mieux comprendre cette période cruciale de l’histoire soviétique.
Longtemps oubliés au ministère italien des Affaires étrangères, ces témoignages ont été mis en lumière par le travail d’Andrea Graziosi. La traduction parue dans les Cahiers du Monde russe et soviétique est ici complétée par de nouveaux documents, inédits en français, par une préface de l’historien spécialiste de l’URSS Nicolas Werth et une introduction revue et augmentée.
Un document exceptionnel sur l’une des pages les plus tragiques de l’histoire du XXe siècle.