Au début de la Grande Guerre, Sergueï Miassoïedov, colonel de la gendarmerie tsariste et petit entrepreneur privé, se trouve accusé d’espionnage pour le compte de l’Allemagne : ses associés sont des Juifs cosmopolites et lui-même aurait épousé, dit-on, une femme israélite. En coulisse, le pouvoir est aux abois : il cherche à faire endosser ses défaites militaires à des traîtres, quels qu’ils soient, et c’est alors que les antisémites reprennent la main…
Condamné à mort par une cour martiale, le colonel Miassoïedov est exécuté à Varsovie en 1915. Aussitôt après commence une seconde affaire, moins retentissante mais peut-être plus cruelle encore : son épouse, Klara, est inquiétée à son tour, d’abord par la police tsariste, puis par les services soviétiques.
Le Prix Nobel de littérature Czesław Miłosz considérait Józef Mackiewicz comme l’un des meilleurs romanciers polonais de l’après-guerre, et surtout le plus digne d’être loué pour ses qualités de témoin, fidèle à la vérité de ce qu’il avait vu.
Des pogroms de 1903 jusqu’au bombardement de Dresde par les Alliés, c’est toute la noirceur et la violence de la première moitié du XXe siècle qui se montrent à nos yeux. Basé sur des faits réels, L’Affaire du colonel Miassoïedov évoque à la fois les meilleurs romans d’espionnage et les fresques des grands auteurs russes.