Préface de Yves Gauthier
Dans la mémoire russe, Prichvine est l’écrivain de la nature. Mais il est aussi philosophe à la manière de Thoreau, voyageur, témoin de son temps (il rappelle Gide par ses engagements et ses désillusions), diariste (la publication posthume de son journal intime secret révélera une figure séditieuse et tragique). Notre édition révèle la richesse de l’auteur, dernier enfant de l’Âge d’argent.
Récit magnifiant la taïga de l’Extrême-Orient russe, Ginseng est une allégorie osée de l’amour. Le Pèlerin noir est un récit de voyage chez les nomades d’Asie centrale où le danger est sublimé en poésie. Le Calice d’ici-bas nous emmène dans la Russie profonde des premières années de la Révolution russe. C’est un texte réaliste, porté par une inspiration quasi nietzschéenne, fantastique et même biblique, au point que l'instituteur au centre du récit se confond avec l’image du Christ. Un florilège d’extraits de son journal intime – mis en regard avec les œuvres concernées – transporte le lecteur dans le monde intérieur de Prichvine tout en éclairant les chemins secrets qui le menèrent de la vie à la création littéraire.