Bleu et noir : les couleurs du club de foot de Bruges, dont la folle passion a été transmise dès sa naissance au narrateur par son père, comme une malédiction donnant à voir en toute chose une partie perdue d’avance. Naviguant entre espoirs et déceptions, entre les inquiétudes face à l’avenir d’un jeune homme aussi séduisant et brillant que paumé et maladroit – par ailleurs arabe par temps d’alerte au terrorisme –, et la chaleur des amitiés éternelles, les cuites au soleil, les voyages qui tournent au fiasco, les études qui n’ont de scientifiques que le nom, les jobs successifs et les amours catastrophiques, Olivier El Khoury construit ici une sorte de roman d’apprentissage en dix-sept tableaux où les situations, souvent très drôles, vont au fil du temps, comme des victoires et des défaites, offrir de nouvelles clefs de lecture à son héros ainsi qu’une vision restaurée de l’existence.
Premier roman d’Olivier El Khoury, Surface de réparation est une quête d’équilibre dans un monde qui valse, portée par une voix d’une fraîcheur exaltante où s’entendent, déjà, l’humour et l’humanisme des plus grands écrivains.
« Je suis né sans encombre, sans résistance. Dans un flegme insolent qui me collerait à la peau et me sauverait de l’emprise de ma destinée pathétique. Je n’avais pas conscience de la vie qui m’attendait ni de la crispation de mon père lorsqu’il m’a pris dans ses bras et que mon corps chaud l’a apaisé le temps d’un moment de pure félicité. Pour autant, je sentais déjà le fardeau bleu et noir qui m’accablait. J’étais mené au score et j’avais toute une vie pour renverser la vapeur. »