Qui était Balthus ? Quelqu’un d’élégant, de malicieux, de moqueur et d’irrespectueux ? Ou un solitaire, exigeant, acharné au travail et silencieux ? Un grand amoureux ou un ascète ? Tout cela à la fois sans doute. Sa personnalité savait être paradoxale et d’une richesse jamais démentie. Voici pour une fois un livre qui va s’intéresser plus à l’homme qu’à sa peinture, chercher à saisir ce tempérament résistant à toute définition simple et univoque.
Ses lettres témoignent de son caractère lucide et jamais satisfait ; avec tendresse, Philippe Noiret évoque sa mondanité ; c’est de ses éternelles cigarettes vissées aux lèvres que le prince Emmanuel de Savoie se souvient ; enfant surdoué pour Rilke, mais adolescent nonchalant pour Marc Allégret ; empreint, âgé, d’une sérénité qui en imposait, sans jamais pourtant perdre son humour, notamment sur lui-même. Dans Balthus, portraits privés, la personnalité du peintre est ainsi appréhendée par le biais de sa peinture bien sûr, mais surtout par celui de son quotidien. En résulte un précieux hommage, singulier et vivant, perspicace et drôle, sorte de puzzle organique et dynamique. A son image. Balthus scrutait son modèle, fouillait la réalité pour en saisir le secret, en approcher le mystère. Ce livre cherche à faire de même, à son sujet.
Le livre rassemble aussi bien des auteurs de renom qui ont connu Balthus et ont écrit sur lui et sa peinture (Albert Camus, Antonin Artaud, René Char, Pierre Jean Jouve, Jean Starobinski…), que des spécialistes de son œuvre comme Jean Clair ou des amis (Federico Fellini, Philippe Noiret, Shan Sa, Bono, Richard Gere ou David Bowie…), sans oublier, bien sûr, sa famille.
