Crémière à Ottakring est le journal authentique d’une émigrée intellectuelle russe, contrainte pour nourrir sa famille à tenir une crémerie à Vienne. Alia Rachmanova, dans un témoignage bouleversant mais non dénué d’humour, évoque sa vie et celle de ses clients, dans un quartier défavorisé particulièrement touché par la crise économique d’après-guerre.
Le traumatisme de l’exil transparaît constamment au fil des pages. L’auteur reconnaît elle-même avoir deux vies : l’une, le jour, en Autriche, à servir ses clientes, l’autre, la nuit, dans sa patrie où elle se laisse transporter pendant son sommeil. Elle voit défiler son adolescence, nous livrant un tableau très diversifié de la Russie de l’époque. Son journal reflète le combat acharné d’Alia Rachmanova. Elle cherche à transmettre aux autres sa propre philosophie de la vie, basée sur la résistance aux épreuves, à la souffrance, et aussi sur l’amour, la joie et l’espérance. C’est cette force de caractère et cette habileté à maîtriser son destin qui ont assuré le succès de l’auteur en son temps, et qui font de ce journal un document intemporel, un manuel à l’usage de toute humanité souffrante.