Prix Strega 2022
« Une branche, dans une bouteille d’eau, donne des racines. Comme elles n’ont rien à quoi s’agripper, elles s’agrippent les unes aux autres. »
Au premier abord, tout paraît simple. Sacha, Volodia. Une datcha. Un premier amour. Des lettres. Mais le destin n’aime pas les choses simples. Un papier glissé dans une enveloppe fait tout voler en éclats : Volodia part à la guerre, au loin. Le passé se mêle au présent, les sensations aux souvenirs : un été dans la campagne, les aventures d’un pilote arctique, une montre d’enfant arrêtée à deux heures moins dix, une éléphante d’hiver, la prise d’une ville chinoise, les soldats blessés, sanglants… Les questions sont éternelles – la guerre, la famille, l’absence, la solitude, le bonheur –, mais les amants vont à la rencontre l’un de l’autre, cherchant à réinventer, dans l’espace de la correspondance, le lien temporel qui a été brisé.
« Il y a un genre particulier d’échange épistolaire, pour lequel les distances, les années, la mort n’existent pas. Tout est question de rimes. Tout dans le monde rime avec tout. Ce sont ces rimes qui assemblent le monde comme avec des clous, ce sont elles qui le font tenir sous nos crânes pour qu’il ne s’éparpille pas. » Mikhaïl Chichkine
Deux heures moins dix (Pismovnik) a reçu le prix littéraire russe Bolchaïa Kniga 2011.