« Je savais que si je franchissais cette frontière entre l’obscurité et la lumière, il n’y aurait plus de retour possible. »
Un homme raconte ses pensées les plus intimes alors qu’il est victime d’une crise cardiaque dans la rue et qu’il est ramené à la vie au bout de trois minutes et demie. Il s’agit d’un récit captivant sur quelque chose d’effroyable et de tout à fait ordinaire, sur la douleur, la peur et l’acceptation, tout en s’avançant sur la ligne de crête qui sépare la vie de la mort.
Avec une immense précision, aucune sensiblerie et un humour plein de finesse, Nadas affronte ici la terrible image que nous a laissée Samuel Beckett : « Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant puis c'est la nuit à nouveau » (En attendant Godot). Mais ce qui lui importe surtout, c’est la dimension absolument personnelle de la mort, c’est l’enfantement par chacun de sa propre mort, au sens où Rilke l’avait perçu, il y a un siècle : « Seigneur, donne à chacun sa propre mort. Enfantée de sa propre vie ».