Adrien Blouët nous embarque dans un récit où son héros, Hennes Van Veldes, est un jeune étudiant en cinéma à Berlin, vaguement artiste-vidéaste. Pour trouver de l’argent autant que pour donner un sens à une vie post-étudiante désœuvrée, il se présente comme « documentariste free-lance ». C’est à ce titre qu’un vieil écrivain, Cornelius Düler, le contacte et lui demande de réaliser un film sur Wolfgang Laib, un artiste du Sud de l’Allemagne.
Cet étrange commanditaire veut ce film pour lui seul. Il finance le jeune Hennes, qui part en auberge de jeunesse avec sa caméra pour trouver des traces de Laib, lequel demeure invisible. Après des jours à errer, traîner et filmer autour de la maison désertée, à scruter les plus infimes signes de vie, Hennes est moins troublé par le jeu des révélations que par l’isolement menaçant du lieu.
« Difficile de dire si l’isolement et la solitude l’amenèrent à la folie ou, dans une moindre mesure, à l’égarement, ou si ces états se trouvaient déjà en lui, attendant un prétexte pour prendre le dessus sur tout autre sentiment raisonnable. »