Dans ce recueil de nouvelles, inédites pour la plupart, le maître polonais de l’absurde et de la nouvelle satirique continue de s’insurger de manière férocement parodique contre l’incurie d’une idéologie asphyxiée. De bout en bout, l’humour enjoué, le métier de la dérision, la passion de l’ironie.
Mrożek, toutefois, riche d’une longue expérience de l’exil et de l’amertume, se tourne de plus en plus vers un lyrisme inavoué, une émotion pudique, alimentée par la solitude, l’angoisse, la peur métaphysique mais aussi par le rêve.
Débusquant le pouvoir dérisoire des faux démiurges de tout poil, triturant la réalité la plus prosaïque jusqu’à en faire jaillir des vérités psychologiques insoupçonnées, il s’inscrit dans la lignée universelle des Pirandello, Brecht, Kafka, Beckett et Ionesco.
« On ne lit par Mrożek sans succomber au fou rire métaphysique. […] que les plus blasés préparent leurs nuits blanches : voici de petits chefs-d’œuvre qui viennent leur rendre visite en catimini. […] Mrożek pose sur le monde un regard immature qui lui permet d’inverser les propositions normatives et de trouver inquiétante la banalité. L’Arbre est le recueil de toutes les subversions. » (Le Monde)