Au printemps de 1839, les Anglais envahissent l’Afghanistan pour la première fois. C’est l’amorce du Grand Jeu, cette rivalité coloniale qui opposa en Asie centrale les empires russe et britannique. Précédés de lanciers en manteau écarlate et shako à plumes, près de vingt mille soldats des armées britanniques et de la Compagnie anglaise des Indes orientales se déversent par les passes de haute montagne afin de rétablir à Kaboul un roi déchu : Shah Shuja ul-Mulk.
Les tribus afghanes, mal équipées, n’opposent d’abord que peu de résistance, mais deux années d’occupation suffisent à unifier le pays dans la colère. Les grands chefs de guerre afghans, dont la finesse et la culture peuvent s’allier à la plus grande cruauté, jurent que l’arrogance anglaise se paiera au prix fort – et la nation la plus puissante du monde va connaître en Afghanistan la pire déroute militaire de son histoire.
En faisant entendre pour la première fois les chroniques afghanes de ce conflit, William Dalrymple parvient à lui donner un relief saisissant. On y découvre, en particulier, que les femmes des deux camps ont su jouer un rôle de tout premier ordre. Parabole de l’aveuglement impérialiste, Le Retour d’un roi est le récit magistral de la première guerre d’Afghanistan, et la démonstration que les stratèges de notre époque n’en ont tiré aucune leçon…