Pourquoi Azril a-t-il attendu une vingtaine d'années avant de revenir dans sa petite ville natale, pendant la période des Jours redoutables? Est-ce, comme il le prétend, pour se recueillir sur la tombe de ses parents, torturé par le rêve qu'il vient de faire, dans lequel son père le chassait? N'est-ce pas parce qu'il a récemment perdu sa jeune épouse («tordue» physiquement, mais riche)? Pourquoi a-t-il écrit une lettre au marieur local?
Sous l'emprise de son rêve lancinant, il tente de renouer contact avec d'anciens amis de son père, mais il découvre qu'ils sont tous séniles, fantasques, hermétiques. Il ne parvient pas davantage à communiquer avec certains amis d'enfance. Cultivant sa foi juive avec une ferveur jugée excessive, il voit un gouffre d'incompréhension et de commérages se creuser autour de lui; le courant ne passe plus avec son passé, avec l'illusion de son passé.
Témoin de l'office des Pardons pendant une nuit de veille éprouvante, il est assailli par ses souvenirs. Peu à peu pointe la culpabilité: sa femme a-t-elle vraiment succombé à une mort naturelle? Le retour initiatique aux sources deviendra alors une véritable épreuve psychanalytique, l'épreuve de la parole non tenue et du péché.
Azril ne rejoindra la tombe de ses aïeux que vers la fin du roman, en proie au désespoir et à de nombreuses questions. Parviendra-t-il à leur trouver des réponses?