Le lac Léman a toujours fasciné les peintres et les écrivains. Mais on ne mesure pas à quel point il a laissé son empreinte dans l’histoire de l’art : il est considéré comme le premier paysage identifiable de l’histoire de l’art occidental (La pêche miraculeuse de Konrad Witz, 1444). Dans LEMANCOLIA, Dominique Radrizzani présente l’aboutissement d’une réflexion sur les représentations du lac et leur portée symbolique.
Au cœur de l’Europe, le Léman offre au voyageur une double perspective : depuis les hauteurs avoisinantes, le mélange mer-montagnes favorise l’impression de « paysage mondial » (Turner, Hodler, Kokoschka). Or ce « miroir du monde » se double d’un « miroir de l’homme ». Dès la Renaissance, et surtout avec le romantisme – La Nouvelle Héloïse de Rousseau, Le Prisonnier de Chillon de Lord Byron, Frankenstein de Mary Shelley, tous nés sur les rives du lac – il devient le miroir physique de l’âme humaine, un gigantesque réservoir de la mélancolie (Corot, Courbet, Doré, Vallotton, Hergé, Godard).
L’ouvrage LEMANCOLIA comprend un texte de Dominique Radrizzani ; l’ensemble des œuvres présentées au Musée Jenisch pour la grande exposition de juin 2013, qui proviennent de musées importants (Tate Britain de Londres, Musée d’art Moderne et Contemporain de Strasbourg…) ; et un choix d’extraits de textes inspirés par le Léman (Rousseau, Ramuz, Benoziglio…).