Préface d'Étienne Klein
50 photographies en noir et blanc
Les garde-temps sont des horloges qui gardent un temps précieux : celui de la mémoire. Ils ont été arrêtés nets par des catastrophes naturelles ou humaines, du Titanic à Hiroshima, de Buchenwald aux tours du World Trade Center. Ils affichent encore des moments fatidiques. Certains ont été stoppés volontairement pour marquer une révolution, une libération, un événement singulier. Les garde-temps sont parfois hors d’usage, mais leur silence en dit long sur un destin hors du commun. Ils sont conservés dans des lieux publics, des musées ou chez des particuliers. Ils témoignent d’une volonté : ne pas oublier.
Par la photographie et le texte, Luc Debraine compose une fresque de ces témoins muets de l’histoire. Il tire parti de sa quête, menée pendant deux décennies dans le monde entier, pour interroger la nature profonde de la photographie et du temps. Prendre une image fixe d’une horloge arrêtée revient à suspendre le temps deux fois. Le geste permet de comprendre que la photographie et l’horlogerie, deux arts du temps, ont beaucoup en commun. Roland Barthes le disait : un appareil photo est une horloge à voir.