Gaétan Soucy se voyait dans N’oublie pas, s’il te plaît, que je t’aime en archéologue amoureux qui explore l’idéal humain. Il y mesure, examine, interprète, remue, soulève les couches concentriques des sentiments. À cette longue lettre d’un professeur à son étudiante, Gaétan Soucy souhaitait donner une réponse, que sa mort précipitée à l’été 2013 a laissé à l’état d’esquisse. Mais l’idée était lancée. C’est donc à son initiative que Suzanne Côté-Martin, Pierre Jourde, Catherine Mavrikakis et Sylvain Trudel se sont prêtés au jeu d’imaginer une réponse, en se glissant tour à tour dans la peau de l’aimée. Ce livre curieux en hommage à G. Soucy se veut d’abord et avant tout une célébration de l’écriture : car c’est bien sur la rive du littéraire que cet amour sourd et aveugle, obtus, déchiré, affolant et furieux a rejeté l’écrivain un temps frappé de silence.