« Une Indienne toquée de la Chine, un moine chinois obsédé par l’Inde. Lui et moi souffrions de la même schizophrénie. Il me semblait donc logique que nous suivions la même voie. À la faveur de cette quête, je fouillerais les vestiges du passé, je remonterais mille quatre cents ans en arrière et j’exhumerais les débris de son périple. Sur sa route entre la Chine et l’Inde, peut-être trouverais-je une histoire, un passé et un présent, que je pourrais m’approprier. Où était le vrai ? Où était le faux ? Quel était le lien avec moi ? L’histoire d’une femme ne se résume-t-elle pas à sa vérité telle qu’elle choisit de la raconter ? »
Au VIIe siècle, le moine chinois Xuanzang se met en route pour l’Inde, afin d’étudier la philosophie bouddhiste chez les maîtres indiens. Il traverse le désert de Gobi et les montagnes glacées d’Asie centrale, bravant le blizzard et les brigands. Dix-huit ans plus tard, après un périple de six mille kilomètres le long de la route de la soie, il revient en Chine avec de nombreux textes sacrés qu’il se chargera de traduire du sanscrit en chinois.
En écho à cette quête spirituelle, Mishi Saran se lance sur les traces de Xuanzang à travers la Chine, l’Asie centrale et la péninsule indienne. Elle arpente les sites bouddhistes et les royaumes disparus du cœur de l’Asie, et arrive finalement en Afghanistan un mois avant le 11 septembre 2001. Curieuse, libre et tenace, la jeune femme parvient à se frayer un chemin au mépris des frontières, expérimentant un voyage intérieur à la recherche de ses propres racines.