Place ouverte à Bordeaux est non seulement une réflexion sur l’amour physique dans le couple, mais aussi une méditation sur l’art. L’héroïne, divorcée et mère d’une adolescente, est artiste plasticienne. Bouleversée par l’article d’un critique d’art dont elle ignore tout, mais dont chaque mot la touche, elle se décide, après quelques tergiversations, à lui envoyer un message de remerciement. Une première réponse plutôt laconique est bientôt suivie d’une proposition de rencontre. Dès lors, de fil en aiguille, s’instaure entre les deux personnages une relation sexuelle singulière, explorée ici sans pudibonderie ni honte.
Hanne Ørstavik nous plonge dans les méandres psychologiques de la sexualité au moyen de spirales narratives qui se révèlent fascinantes et envoûtantes. Elle réussit à exprimer des sentiments complexes, profonds et rares, par la magie seule de son style.
« J’ai un subit DÉSIR PORNOGRAPHIQUE, avait dit Johannes. Nous ne nous connaissions pas depuis si longtemps, c'était chez moi, nous avions fermé la porte de ma chambre parce que Sofi était à la maison, nous avions dû boire et j'avais dû commencer à tirer son pull, à défaire la ceinture de son pantalon, le lui enlever, avant que nous nous retrouvions couchés nus sur mon lit, sur le couvre-lit, il était sous moi, appuyé contre les coussins violets. »