« Je me réveille. Aveugle, sourd comme une grosse taupe tirée de son trou, emmêlé dans la literie ensanglantée du canapé convertible. À moitié asphyxié comme si on m’avait enfermé dans une boîte d’allumettes. Un sacré ralenti. Partout des cloches sonnent. Des cloches stéréo. Le reste est en mono. »
Entre deux défonces d’amphétamines, le narrateur, baptisé le « Fort », raconte son monde fait de virées dans des discothèques, d’amours et de rêves vains, ponctué de crises de rage, dans une ville du littoral de la Baltique qui s’apprête à fêter la « journée sans Ruskoffs »…
À travers ce monologue halluciné d’un jeune banlieusard, Dorota Masłowska nous plonge au cœur de la Pologne postcommuniste, où les psychoses collectives atteignent un paroxysme sublime, et livre un acid movie sombre et cocasse à la fois.