« Fais pas cette mine, fantassin du bon Dieu. T’as les habits d’un mort, mais toi, tu es vivant. »
Les Récits des derniers jours, ce sont trois courts romans qui nous plongent au cœur de l’énorme armée russe, aux confins d’un empire dévasté. Oleg Pavlov y décrit l’univers des soldats envoyés dans les régions reculées d’Asie centrale, là où coexistent les militaires et les détenus, qui ne se distinguent plus vraiment les uns des autres.
Dans Conte militaire, l’auteur se fait l’hagiographe d’un capitaine, persécuté par ses supérieurs pour avoir voulu nourrir sa compagnie en plantant des pommes de terre. La vie âpre d’un gardien des camps est décrite dans L’Affaire Matiouchine. Le Banquet du neuvième jour raconte l’odyssée délirante d’un détachement qui accompagne une « cargaison 200 », le cercueil d’un soldat tué. Sous la conduite d’un médecin arracheur de dents, cette épopée absurde culmine en un banquet funèbre dans un wagon-dortoir.
Extraordinaire portraitiste, doté d’un humour noir et tranchant, Oleg Pavlov fouille dans son œuvre les limites obscures de l’existence.