Une ville des régions minières de Roumanie, dans les années 1990… Matei Popa, directeur d’un important journal d’opinion, est harcelé de lettres anonymes et d’appels téléphoniques. On veut stopper l’activité du journal. Anca, l’amie de Matei, va tenter de l’aider à comprendre : il faut chercher dans le passé les adversaires ou ennemis lointains qui sévissent encore aujourd’hui.
L’itinéraire de ce fils du peuple droit et courageux se déroule au fil de ses dialogues avec Anca : un premier amour violé sous ses yeux. La découverte de l’horreur du milieu carcéral. Esther, qui lui réapprend la vie mais disparaît aussi, noyée. Visarion, son frère, cynique désabusé qui ne pense qu’à fuir et se réfugiera dans le grand banditisme aux États-Unis. D’obscures ombres semblent poursuivre Matei qui, après la révolution à laquelle il avait pris une part active, refuse de faire une carrière politique ; il préfère le journalisme, meilleure arme, lui semble-t-il, pour dénoncer la corruption et le chaos politique et social.
Mais la Securitate revient à chaque étape de sa vie, comme un leitmotiv. Sa puissance occulte est-elle toujours aussi forte après la révolution que du temps de l’« odieux tyran » ? Le malaise général parviendra-t-il à se dissiper pour laisser place à un nouveau printemps ?
La critique mordante d’une société malade et les portraits croqués « à la Daumier » brossent un tableau vivant – et parfois cruel – d’une petite ville roumaine aux prises avec les difficultés de l’après-totalitarisme.