Le 12 avril 1600 s’échouait sur une petite plage du sud du Japon, après un rude voyage de deux ans à travers deux océans et le terrible détroit de Magellan, un navire hollandais en piteux état, piloté par William Adams, premier Anglais à fouler la terre inconnue de ce pays mythique.
Avec le talent savoureux qu’on lui connaît, Giles Milton raconte ici une improbable rencontre et une fascination réciproque entre deux hommes que tout sépare : Adams, le pilote anglais d’origine modeste, et le shogoun Ieyasu Tokugawa, puissant maître du Japon. Adams découvre avec stupeur l’extrême raffinement de la culture japonaise et les fastes de sa cour, tandis que Ieyasu, curieux de l’Occident, s’émerveille des talents d’Adams : de navigateur d’abord, mais aussi de charpentier de marine. Il lui confie la construction d’un bateau. De là naîtra entre eux une relation unique et durable faite d’estime et de confiance mutuelles. Adams est anobli, il reçoit des terres et adopte le mode de vie de ses hôtes. Il devient auprès du shogoun le conseiller privilégié en matière d’affaires étrangères.
À travers l’histoire personnelle d’un homme, on voit aussi revivre les rivalités commerciales entre Anglais et Hollandais dans les « Indes orientales », les intrigues des jésuites portugais déjà installés au Japon et jaloux de leur influence, et toute une série de portraits d’hommes d’une audace incroyable, mais aussi bons vivants et parfois âpres au gain.
S’appuyant sur une multitude de documents de l’époque, Milton restitue admirablement les rêves mais aussi le quotidien de ces authentiques explorateurs.