Première parution : L'Âge d'Homme, 1990, sous le titre Vis et n'oublie pas
Traduction revue et corrigée
Rares sont les romans qui, comme Vis et n'oublie pas, atteignent à l'universel, en racontant une histoire aussi dépouillée de tout artifice. Nous sommes au début de l'année 1945, dans un hameau de Sibérie, sur les bords de l'Angara. Sans permission de retour, un soldat rôde autour de son village. Il ne peut y entrer : comme enfermé à l'extérieur, observateur impuissant de la vie qui se poursuit et dont il est exclu. La tragédie implacable du déserteur atteint sa famille. La loi de la guerre anéantit les destinées individuelles. Seul l'amour d’un homme et d'une femme, peut-être… L'art de Raspoutine laisse filtrer, à travers des événements cruels, ces résidus d'humanité qui font surface au milieu du malheur et témoignent ainsi de la présence de l'âme et du cœur, du souvenir ou des liens du sang, des hommes et des femmes ballotés par le flux et le reflux de l'histoire.