« On n’est pas du tout des Polonais, clame la Petite Fille, on est des Européens, des gens normaux ! »
La pièce ébouriffante de Dorota Masłowska met en présence trois personnages féminins : la « Vieille Prostrée en fauteuil roulant », sa fille Halina et la « Petite Fille Métal ». Trois générations : celle d’avant le déluge de la guerre, celle qui est née dans l’enclos du communisme et qui se tient désormais, sidérée, face à la télévision, aux rayons du supermarché, et enfin, la jeune génération, celle d’après la chute du Mur, qui se moque bien d’être comprise.
Habitant la même et unique pièce, au énième étage d’un clapier, chacune vit dans une réalité séparée, chacune parle un langage différent, penchée sur son propre gouffre : pure nostalgie, pour la grand-mère, pure envie, ou sidération consumériste, pour la mère, et pure attente pour la Petite Fille, qui écoute le dehors... Croyant parfois entendre frapper à la porte, elle se demande si ce n’est pas la Seconde Guerre mondiale en personne qui revient…
Créée simultanément à Varsovie et à Berlin, cette pièce se lit comme un petit roman.